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2. Pratiques et cultures politiques

2. Pratiques et cultures politiques

 

Cet axe s'intéresse aux dimensions intellectuelles et idéologiques des cultures politiques en Europe. Elles peuvent être nationales, régionales, ou propres à des modèles et à des familles politiques. Nous étudierons aussi diverses pratiques. Les travaux s’organisent dans quatre groupes thématiques :

2.1 Histoire des idées politiques et religieuses, histoire des systèmes de savoir : circulations et transferts

2.2 Cultures, identités et imaginaires politiques

2.3 Pratiques politiques et citoyenneté, de l’infranational au supranational

2.4 Pratiques et culture(s) de paix

 

2.1 Histoire des idées politiques et religieuses, histoire des systèmes de savoir : circulations et transferts

 

L’étude des circulations, réseaux et transferts est appliquée à différentes échelles, figures individuelles, mouvements et régimes politiques. Les thématiques de l’ANR EUROFA portant sur les relais du fascisme italien en Europe sont privilégiées, ainsi que l’articulation entre religion, culture et politique autour des croyances, des savoirs et des engagements. Pour l’histoire intellectuelle des systèmes de savoir, sont examinés notamment les enjeux politiques et culturels de la diffusion de la « phénoménologie », de la « philosophie chrétienne » entendue au sens large, et l’influence de « l’anthropologie philosophique » en Allemagne après 1945. L’ensemble conduit à une réflexion générale sur les mutations des modèles politico-culturels tout au long du XXe siècle et sur leur mise en regard à l’échelle nationale, européenne et transatlantique.

 

2.2 Cultures, identités et imaginaires politiques

 

Trois notions sont ici structurantes : récit, émotions et revendications. Elles s’agencent dans plusieurs dispositifs de recherche produisant un dialogue sur les méthodes et les résultats. Les figurations de soi et de l’altérité sont abordées par des revues illustrées populaires de France et d’Allemagne entre 1890 et 1945 pour interroger les évolutions de représentations nationales en contexte d’hostilité. L’étude des émotions dans les relations internationales au moment de la fin de la Guerre froide soulève la question d’une globalisation des « régimes émotionnels » à l’échelle européenne. Enfin l’attention se porte sur l’agencement des discours et de l’action dans le cas de minorités nationales revendiquant spécificité et indépendance (Catalogne, nationalités issues de l’ex-Yougoslavie et Canada français, un territoire certes nord-américain mais marqué par une forte empreinte européenne, française et britannique.)

 

2.3 Pratiques politiques et citoyenneté, de l’infranational au supranational

 

On s’intéresse ici d’abord aux pratiques du pouvoir des élites dirigeantes (évaluation, délibération, prise de décision), à leurs relations avec les sujets/citoyens et au regard que ces derniers portent sur elles sur le temps long. Un retour sur la critique de la démocratie dans différents pays européens, dans une perspective comparative, croisant histoire intellectuelle et analyse des discours, pose ensuite la question de la définition de pratiques démocratiques dans un moment de possible dérive populiste, autoritaire ou fasciste. Une attention particulière est portée aux théories de la démocratie en Allemagne dans les années 1920 et après 1945, en interrogeant les fondements philosophiques des positions en présence avec un accent particulier sur les auteurs de l’« ordolibéralisme ». Dans une approche multiscalaire enfin, les politiques de construction européenne dans les domaines institutionnels, militaires, économiques et financiers sont observées à l’exemple du rôle des relations franco-allemandes en matière d’intégration.

 

2.4 Pratiques et culture(s) de paix

 

Loin de n’être que « l’absence de guerre », la paix est à la fois un projet, une construction et des pratiques auxquels les Européens ont fortement contribué. Dépassant une histoire des mouvements pacifistes, notre approche privilégie la variété des milieux (parlementaires, diplomatiques, éducatifs, économiques, religieux, etc.) sensibles à l’idéal de paix, ainsi que les pratiques mises en œuvre (médiation, arbitrage, justice internationale, réconciliation, prières publiques), questionnant l’existence d’une ou de « culture(s) de paix » européenne(s). Une attention nouvelle sera portée aux droits de l’Homme comme valeur et comme outil de l’action internationale, ainsi qu’aux fondements politiques et éthiques de la culture de la retenue.

 

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