Manon Baudrier

Ce sujet est le fruit d’une réorientation : mes premiers travaux portaient sur l’analyse de l’argumentation genrée des partis de la droite extrême de l’espace européen (France, Allemagne, Autriche) et de la médiatisation des femmes de ces partis. L’étude et l’analyse de la représentation de ces femmes politique, de leurs corps dans l’espace public et au sein des débats médiatiques, ont orienté mes recherches vers les débats féministes en cours, concernant les corps féminins en France et en Allemagne. Il n’existe pas de terme équivalent pour la « condition féminine » en allemand. Cela constitue un signe manifeste que la comparaison et l’étude de la circulation des idées, qui émergent des mouvements féministes à la presse généraliste en France et en Allemagne, peut constituer une approche intéressante et originale. Les corps féminins sont imaginés, réifiés, contraints à des idéaux chimériques, des normes et législations multiples : ce sont des corps en représentation, organiques, sujets à des discours médiatiques, politiques, législatifs. Les corps masculins ne subissent pas les mêmes injonctions législatives, mais des normes sociales sont toutefois observées (corps sportifs, musclés, relativement jeunes…). A cet égard, la construction des masculinités normatives sera étudiée, en lien avec les corps féminins analysés. L’interrogation centrale est la suivante : « Comment les débats féministes circulent au sein de la presse écrite généraliste et dominante, et qu’est-ce que cela fait aux corps des personnes de sexe biologique féminin ?». A l’aide d’axes de recherche, et d’un corpus constitué de la presse magazine féministe et de la presse écrite généraliste en France et en Allemagne, le dessein de cette thèse est de problématiser et de mettre en lumière les discours de la dernière décennie, ayant trait aux corps féminins dans sa dimension organique.