Raphaël Lavie

Cette thèse a pour but d’analyser la manière dont s’est structurée la génétique médicale moderne depuis les années 1940 jusqu’aux années 1990 à travers deux de ses grandes aires de développement : d’une part l’Europe à travers la France et le Royaume-Uni, et, d’autre part, les Etats-Unis. Ces territoires sont en effet d’importants centres d’innovations dans le domaine de la génétique qui entre alors dans l’ère moléculaire. Il s’agit d’étudier du point de vue  français les coopérations scientifiques dans le domaine de la génétique médicale et d’établir une démarche comparative mais aussi transnationale afin de comparer les cadres institutionnels et culturels différents concernant la génétique médicale. 

La génétique médicale devient progressivement une techno-science avec le développement d’applications techniques de la génétique, notamment la cartographie génétique voire la thérapie génétique qui constitue un aboutissement de la période étudiée. Ce travail a pour ambition donc de mettre en avant l’émergence d’une tension entre la communauté scientifique qui désire préserver les données génétiques et en faire un « bien commun de l’humanité » et les entreprises privées qui y voient une activité lucrative à développer. 

De plus, les visions peuvent différer selon les différents corps de métier qui abordent ces problématiques. Le développement se traduit également par l’inflation des interrogations éthiques et morales concernant leur utilisation qui dans ce projet nous intéresse du point de vue des chercheurs et des implications dans leur recherche à travers par exemple les questions des manipulations génétiques ou du diagnostic prénatal.