Agathe Bernier-Monod
Agathe Bernier-Monod, "Les anciens de Weimar à Bonn. Itinéraires de trente-quatre doyens et doyennes de la seconde démocratie parlementaire allemande", thèse soutenue le 21 novembre 2017, Paris, dirigée par Hélène Miard-Delacroix.
Prix de thèse 2017 de l'Assemblée nationale.
Cette thèse explore la continuité entre le Reichstag de Weimar et le Bundestag de Bonn à travers les itinéraires de 34 élus ayant siégé dans les deux chambres. L’élaboration du portrait socio-politique du groupe considéré aboutit au constat d’une diversité fondamentale, mais aussi à l’identification de milieux socio-moraux structurant la vie politique de l’Allemagne impériale. Ces acteurs vécurent différemment leur passage au Reichstag avant 1933, suivant leur parti, leur genre, la date et circonscription de leur élection ou les fonctions qu’ils exercèrent au parlement. La mise au pas du Reichstag et l’effondrement de la République marquèrent un tournant dans leur existence ; la recherche des causes de l’échec weimarien les accompagna toute leur vie. Les personnalités étudiées réagirent différemment à la dictature nazie. Si leurs situations varient considérablement entre 1933 et 1945, ces années se résument globalement à une expérience de la perte. Les anciens du Reichstag furent les cibles privilégiées de persécutions visant à briser toute opposition au nazisme. L’expérience de l’oppression les mua en démocrates attentifs et favorisa leur retour en politique dès 1945. La plupart participèrent à la refondation institutionnelle de l’Allemagne de l’Ouest entre 1945 et 1949. Leurs retrouvailles avec le parlement à partir de 1949 furent difficiles dans la mesure où ils percevaient le Bundestag à travers le filtre de leur souvenir du Reichstag. Au Bundestag, ils mirent à profit leur connaissance du travail parlementaire, contribuant ainsi à stabiliser le nouvel État. Certains y perpétuèrent une culture politique forgée avant 1933 qui peut être qualifiée d’« esprit de Weimar ».
ATER en études germaniques à l’université Bordeaux-Montaigne / doctorante à Paris-Sorbonne sous la direction d’Hélène Miard-Delacroix, agrégée d'allemand, ancienne élève de l'ENS de Lyon, trésorière de l'association GIRAF-IFFD (Groupe Interdisciplinaire de Recherche Allemagne-France).
Publications :
1. « L’Institut de Magnus Hirschfeld et le féminisme (1919-1933)», Saint-Gille, Anne-Marie/Farges, Patrick : Le premier féminisme allemand : 1848-1933. Un mouvement social de dimension internationale. Villeneuve d’Ascq : Presses Universitaires Du Septentrion, 2013, p.147-156. 2. « La mère de Berlin », représentation de Louise Schroeder dans la presse écrite (1947-1957), Briatte-Peters, Anne-Laure/Danckaerts, François (dir.) : Les femmes politiques dans la vie politique allemande depuis 1945, Allemagne d’aujourd’hui, janvier-mars 2014, p. 74-82.
3. «Lève-toi ! Aie le courage de vivre ! » : Lecture commentée de «La vieille femme » d’Hedwig Dohm, pionnière du féminisme allemand, Recherches féministes, revue interdisciplinaire francophone d’études féministes, Femmes et vieillissement : nouveaux regards, nouvelles réalités, vol. 26 n°2 (2013), p. 25-36.
http://www.fss.ulaval.ca/cms_recherche/upload/claire_bon/fichiers/rf262....
4. Compte-rendu d’ouvrage : Anne-Laure Briatte-Peters, Citoyennes sous tutelle: le mouvement féministe «radical » dans l’Allemagne wilhelmienne, Berne, Peter Lang, 2013, 461 p., Genre et histoire, janvier 2014. http://genrehistoire.revues.org/1826
5. La deuxième reconstruction. Perceptions de la refondation institutionnelle et de la seconde rentrée parlementaire par quatre doyennes de la démocratie allemande, Le Bouëdec, Nathalie/Taubert, Fritz (dir.) : Transitions démocratiques et transformation des élites en Allemagne au XXe siècle. Allemagne d’Aujourd’hui, avril-juillet 2014, p. 70-77.
6. Compte-rendu d’ouvrage : Nicolas Patin, La Catastrophe allemande (1914-1945), 1674 destins parlementaires, Paris, Fayard, 2014, 330 p., Cahiers d’histoire, revue d’histoire critique, avril-juin 2016, p. 189-192.
7. « Ce n’est pas votre bétail que nous réclamons, c’est le nôtre. » Limites de la solidarité féminine internationale au sortir de la Grande Guerre : L’exemple de la correspondance entre l’Union pour le Suffrage des Femmes et les députées du Reichstag (hiver 1920-1921), Berger, Françoise/Kwaschik, Anne (dir.): La "condition féminine": Féminismes et mouvements de femmes aux XIXe-XXe siècles. Stuttgart: Franz Steiner, 2016,p.127-138. 8. Socialistes et sociaux-démocrates dans la restauration du parlementarisme (France-Allemagne), en coopération avec Nicolas Patin (Université Bordeaux Montaigne), Castagnez, Noëlline/Cépède, Frédéric/Morin, Gilles/Ollivier, Anne-Laure (dir.): Les socialistes français à l'heure de la Libération. Perspectives française et européenne, 1943-1947. Paris: L'Ours, 2016, p. 153-164.
9. Helene Weber (1881-1962), Politikerin (Zentrum, CDU), biographie pour le portail internet « Rheinische Geschichte », février 2017, http://www.rheinische-geschichte.lvr.de/persoenlichkeiten/W/Seiten/Helen...
10. Magnus Hirschfeld : Die Homosexualität des Mannes und des Weibes, [L’homosexualité de l’homme et de la femme ], Le Gac, Julie/Virgili, Fabrice (dir.) : L’Europe des femmes. XVIIIe-XXIe siècle. Paris : Perrin, octobre 2017, p. 116-119.
11. Frauenrechtlerinnen als Mittlerinnen, 1848-1933, en coopération avec Christina Stange-Fayos (Université Toulouse-Jean Jaurès). Présenté à Utrecht le 5 juin 2015 lors du congrès de l’Association des Germanistes de l’Enseignement Supérieur, « Mittler und Vermittlung » (à paraître).
12. Critique de la « machine » législative au Bundestag (1949-1957), communication présentée le 9 juin 2017 à Nantes lors du 50ème congrès de l’Association des Germanistes de l’Enseignement Supérieur (actes à paraître).